TELI : un système aux risques maitrisés
L’hydrogène occupe une place centrale dans le système TELI, en tant que vecteur propre, stockable et polyvalent. De ce fait, cette technologie présente des risques multidimensionnels, mêlant des propriétés physiques dangereuses à des vulnérabilités numériques, notamment en raison de l’automatisation du système TELI et de son pilotage à distance.
Gestion des risques de l’hydrogène par un système de sécurité intégré
L’hydrogène est un gaz énergétique propre aux propriétés physico-chimiques particulières qui exigent une gestion de la sécurité adaptée. Il est hautement inflammable, même à faible concentration, ce qui le rend sensible à l’inflammation dans une large plage de concentrations. Cependant, ces risques liés à l’hydrogène sont bien identifiés et efficacement maîtrisés grâce à des protocoles de sécurité éprouvés.
Invisible et inodore, l’hydrogène est détecté avec précision à l’aide de capteurs spécifiques de détection de gaz. Grâce à une conception rigoureuse du système TELI, une surveillance continue et une formation spécialisée du personnel, SOLUTIONS HYDROGENE assure une exploitation sûre et sécurisée de l’hydrogène en tant que vecteur énergétique d’avenir.
Maîtriser la menace numérique : un enjeu de partenariat
Le système TELI de production, de stockage et de distribution d’hydrogène repose sur une automatisation industrielle avancée intégrant des capteurs connectés, un système SCADA (Supervisory Control And Data Acquisition), des automates programmables industriels (API), ainsi que des interfaces homme-machine (IHM).
Si cette architecture numérique améliore la précision, la réactivité et l’efficacité opérationnelle, elle introduit également de nouvelles vulnérabilités cyber. Une cyberattaque ciblant un équipement TELI peut provoquer des conséquences physiques majeures : désactivation de capteurs de fuite, manipulation de vannes, altération des données de pression ou de température, voire le blocage d’un système d’arrêt d’urgence. Ces attaques peuvent engendrer des situations dangereuses, comme des incendies, des explosions ou des dommages matériels importants.
En parallèle, les ransomwares représentent une autre menace : ils peuvent paralyser le système de supervision du TELI, rendre inaccessibles des données critiques et empêcher toute intervention en cas d’urgence.
L’interconnexion croissante entre les réseaux OT (Operational Technology) et les systèmes IT (Information Technology) augmente considérablement la surface d’attaque. Une faille exploitée sur le réseau d’entreprise peut se propager jusqu’aux composants de contrôle industriel, en l’absence de segmentation réseau rigoureuse.
Dans ce contexte, la cybersécurité industrielle devient un enjeu stratégique pour garantir la sûreté des systèmes à hydrogène tels que TELI et protéger à la fois les installations physiques et les données opérationnelles sensibles.
Le projet collaboratif HyGARDE
Avec l’essor des déploiements IoT et la montée des cybermenaces, la sécurité des équipements connectés est un enjeu crucial. Pour y répondre, le consortium HyGARDE a été créé pour développer une solution de cybersécurité de pointe, visant à protéger les équipements critiques et les données sensibles qui y transitent.
HyGARDE : une plateforme française de cybersécurité pour les équipements connectés stratégiques
Le consortium HyGARDE réunit plusieurs acteurs majeurs français de la cybersécurité industrielle et IoT. Il est coordonné par IDEMIA Secure Transactions, principal fournisseur de solutions de cryptographie et de sécurité numérique pour les secteurs du paiement, de la connectivité mobile et de l’IoT sécurisé. À ses côtés, IoT.BZH apporte son expertise en logiciels embarqués open source et en cybersécurité des systèmes embarqués, tandis que SOLENT intervient en tant que spécialiste reconnu du développement et de la surveillance des appareils stratégiques.
Ensemble, ces partenaires conçoivent une plateforme sécurisée et prête à l’emploi, destinée à protéger les équipements connectés critiques tout au long de leur cycle de vie : depuis le développement initial jusqu’au déploiement et à la maintenance en conditions opérationnelles.
De plus, HyGARDE accorde une importance particulière à la certification de cybersécurité et à la gestion de la conformité à long terme. Ces deux éléments sont essentiels pour garantir une sécurité durable et répondre aux nouvelles exigences réglementaires européennes et internationales.
Afin de renforcer cette approche, le projet propose une gamme complète d’outils de cybersécurité : accompagnement à la certification des équipements IoT, suivi de sécurité à distance, mise à jour logicielle sécurisée, gestion du cycle de vie de la cybersécurité sur le terrain.
Pour sécuriser les systèmes, HyGARDE s’appuie sur une SIM physique ou une eSIM embarquée, qui protège à la fois le système d’exploitation et les applications métier critiques.
Par conséquent, HyGARDE offre aux entreprises et aux organisations gouvernementales une solution cybersécurisée, évolutive et conforme, capable de répondre aux normes strictes de la directive NIS 2, du Cyber Resilience Act européen et du NIST IoT Cybersecurity Program, qui entreront en vigueur à partir de 2025.
TELI : La première application concrète de la solution HyGARDE
L’habilitation du système TELI en termes de sécurité au vu de la présence d’hydrogène conditionne la vente du système énergétique modulaire propre destiné aux habitats individuels et aux bâtiments collectifs et tertiaires. Conscient de cet impératif, SOLUTION HYDROGENE a donc rejoint le consortium HyGARDE afin d’assurer une sécurité maximale de bout en bout de ce nouvel équipement et des données qui y transitent.
Financé par France 2030, le plan d’investissement du Gouvernement français, le consortium a réalisé des progrès importants depuis son lancement en 2023. Un premier prototype est déjà disponible, et la plateforme complète, qui comprend un équipement de stockage d’hydrogène entièrement fonctionnel, devrait être mise en service à l’automne 2025. Un système de surveillance des comportements par l’IA sera testé sur des systèmes en service en 2026.